Pourquoi ce voyage m’a libéré ?
L’article que voici se veut traiter de la liberté en général sans focalisation particulier sur la façon de la présenter.
C’est-à-dire que je pourrai parler de liberté physique ou morale, de liberté au sens philosophique ou de liberté réelle.
Cela pourrait très bien se présenter sous la forme d’un discours, essai ou poème.
Mais je vais faire simple en parlant de liberté tel qu’elle peut être perçue simplement par le voyage.
Bon, vous vous doutez bien que faire le lien entre la Chine et la liberté n’est pas évidents.
Il a fallu que je réfléchisse sous quel angle aborder ce thème de la liberté combiné avec le sujet qui me passionne de la Chine.
Comme mon site n’a pas pour but la polémique, je vais parler de ce thème en suivant ma perspective chinoise, mais sous l’angle du voyage et selon mon point de vue personnel.
Je vais aborder les sensations et l‘expérience de liberté que j’ai eues lorsque j’ai décidé de partir pour expérimenter cette liberté seul en Chine il y a déjà plusieurs années de cela.
Par ce court passage de mon expérience, je souhaite illustrer une part de la définition de liberté.
Je dirais que mon premier voyage était pour moi la recherche de l’aventure et de la découverte, mais surtout d’une certaine liberté. Celle qui permet de se confronter à soi-même et d’expérimenter l’autonomie.
Dans mon article sur la gastronomie chinoise ( je me passionne pour la cuisine chinoise et propose plein de BONNES RECETTES CHINOISES également 😉 ) j’explique combien j’ai changé pour aller de l’avant grâce à elle
Pour plus de découvertes passionnantes à propos de la Chine, consulter mes autres articles de culture, gastronomie ou langue :
- Les 5 éléments, Feu, Terre, Métal, Eau, Bois selon la pensée chinoise
- 5 aliments de la médecine chinoise
– Pour se remettre dans le contexte, c’est à Marseille que j’embarque et je pars un jour de début septembre 2007.
– Vol Marseille-Qingdao avec deux escales et plus de 30 heures de trajet —
À ce moment-là pour moi, c’est ma première fois dans un avion.
Mais revenons un peu avant le départ pour ce voyage.
– J’ai planifié ce voyage pendant six mois avec tout le stress et l’excitation de la nouvelle expérience que je vais vivre.
Le jour J celui où je quitte la maison, j’éprouve tout autant de la joie que de la tristesse, tout ce mêle en moi.
C’est un peu comme la sensation d’un premier café sans sucre, avec son délicieux parfum, aux aromatiques complexes qui ravit notre odorat, mais surprend notre langue par ce goût amer fort déplaisant.La tension est perceptible dans la voiture qui mène à l’aéroport, on ne parle pas trop avec ma mère ni mon père.
Il ne faut pas verser de larmes le jour ou ce que j’attendais le plus au monde va se réaliser. Mon petit frère est là également et c’est plus décontracté avec lui, heureusement.
– Je le sais, ce sont les dernières minutes que je passe avec eux pour je ne sais combien de temps encore. Pour être sûr de ne pas rentrer immédiatement, j’ai acheté un billet allé-simple !
Je resterai finalement presque un an en Chine pour cette première aventure !
L’échéance de la séparation approche, j’enregistre les bagages qui se composent d’une valise rectangulaire en tissu épais, modèle un peu sport, un sac cabine, plus une petite sacoche avec mes papiers importants et du liquide au cas ou ma carte ne marche pas à l’étranger.
L’heure du départ !
Sur place en Chine, j’ai déjà trouvé un contact qui m’attendra (normalement) dès que je débarque à Qingdao 青岛.
Qingdao 青岛 est la première ville ou je vécus une année en Chine. C’est un ancien comptoir commercial allemand de la période des colonies, très connu pour sa célèbre bière « Tsingtao ».
C’est prévu qu’il m’accompagne quelques jours pour que je m’intègre, puis pour faire les autres démarches administratives, car je veux rester en Chine un certain temps.
« En fait, je me raccroche à cette idée pour ne pas être plus anxieux. Je n’ose pas penser au fait que cela pourrait être un faux contact. »
Tout ce mélange dans ma tête quand le départ approche.
Même si je ne veux plus partir c’est inconcevable que je recule, c’est surement l’adrénaline qui commence en envahir mon corps.
Je me dis, « quand même toi qui n’as jamais osé aller en colo, qui ne voulait pas aller au centre de loisirs pour les jeunes de peur de quitter la maison, tu fais surement une connerie », mais au fond de moi je ne pouvais plus faire autrement, je le savais.
– Ça y est, c’est l’heure de la dernière bise, le cœur gros, c’est le moment des adieux, mais surtout, ne pas trop les prolonger.
J’écourte les accolades et commence à rentrer dans ma bulle.
Je passe les portiques de contrôle, et me dirige vers mon avion en longeant la baie vitrée qui sépare les voyageurs en partance de ceux qui les accompagnent. Un dernier au revoir, mais sans croiser les regards pour s’éviter une montée d’émotions, puis je file vers la passerelle et prends place.
Un décollage symbolique vers une nouvelle liberté
C’est le moment, les turbines se mettent en route et je commence à éliminer toutes pensées trop tristes ou émotions négatives.
C’est le début de l’excitation, celle d’une première fois !
Une première fois seule, une première fois autonome, une première fois où je ne vais compter que sur moi, une première fois libre.
C’est au moment du décollage que j’ai éprouvé pour la première fois ce sentiment si fort de liberté.
Non pas que j’étais contraint ou enfermé dans ma vie de petit garçon chez papa et maman, mais je me sentais à l’étroit ! Faire ce choix de partir s’est trouvé être une sorte de délivrance, un genre de deuxième naissance.
Ce sentiment fort de liberté emplissait tout mon être et le doute, la peur, la crainte laissaient place au plaisir. Le basculement d’état d’esprit fut brutal et inattendu. J’avais la certitude d’aller au bout de mon objectif à présent. Plus de doute, plus d’hésitation.
Je rappelle qu’en 2007 il n’y avait pas encore la possibilité de contacter immédiatement ma famille avec un smart phone ou internet. Je larguais les amarres pour de bon. C’était les derniers moments des voyages où l'on devait encore partir sans filé et j’ai adoré…
Je comprenais enfin une part de ce qu’était la signification de liberté. Je me libérais de toutes mes attaches juste en prenant cet avion.
J’allais être libre de découvrir qui j’étais, libre de savoir ce que je valais, libre de ne compter que sur moi, libre des conséquences de mes actes, libre d’affronter mes émotions, libre de continuer ou d’arrêter.
Pour la première fois, il n’y avait que moi face à moi-même, personne pour me conseiller, personne pour m’aider, personne pour me soutenir, personne pour me dire ce qu’il fallait faire, personne que je puisse contacter dans l’immédiat.
Le confort de ma petite vie douillette et sans risque chez papa maman, je l’ai quitté à 20 ans pour découvrir la liberté avec ses bons côtés et ceux plus difficiles, mais en aucun cas je ne regrette. Au contraire, je signe de suite pour la même aventure, car au final il ne reste que les bons souvenirs de cette expérience qui aura changé ma vie !
La liberté avec le voyage
Pour moi la liberté n’est pas synonyme de confort ou de facilité. La liberté est un choix de chaque instant qui est remis en cause par nos décisions.
Dire que la liberté c’est faire ce que l’on veut, quand on veut, semble être une vue de l’esprit. La liberté c’est choisir qui l’on veut être.
Souvent choisir la liberté c’est aller à l’encontre de ce qui semble évident. La liberté ce n’est pas l’absence de contrainte c’est trouver la meilleure solution face à la contrainte.
La liberté c’est un risque qu’il faut prendre, car l’aventure vaut le détour.
J’espère qu’avec ma petite anecdote de voyage j’ai pu transmettre ce message d’une liberté qui est avant tout une volonté personnelle. Il faut le vouloir pour tendre vers la liberté mais il faut agir pour l’acquérir !
Moi je l’ai découverte ce jour de septembre
Et vous, comment avez-vous rencontré la liberté, qu’elle est elle pour vous ?
Dites-le-moi en commentaire 😉
4 commentaires
Lucia
C’est vraiment très courageux de partir seul dans un pays et surtout un continent dont on ne connait pas ! C’est aussi une expérience qui me turlupine… je laisse mûrir l’idée 🙂
Aline - Design humain
Oh, comme je comprends ton sentiment de liberté ! Comme toi, je suis partie en Chine à la fin des années 90, laissant mes parents à l’aéroport et n’ayant que quelques minutes de téléphone par semaine pour les joindre, en nourrissant une cabine téléphonique de petites pièces de monnaie 😀 Par contre, je suis partie moins longtemps, et nous étions deux. Mais l’aventure était bien au rendez-vous ! Aujourd’hui, je retrouve ce sentiment de liberté en faisant de longues randonnées seule en montagne…
Anne Prudent
Quelle belle histoire et quelle belle aventure ! Tu racontes magnifiquement bien. On ressent toute l’émotion vécue. Pour ma part, la liberté, je la ressens sur les chemins. Plus rien d’autre n’existe à ce moment-là. Mais la première fois où j’ai vécu un vrai sentiment de liberté, c’est quand je suis partie en formation de réflexologie. Moi qui suis toujours tourné vers les autres, j’ai laissé ma famille à 600 km de moi et j’ai appris à m’accorder du temps.
investir-mon-argent.fr
Ça donne envie d’y aller ! Le seul voyage en Asie que j’ai fait était en Inde, et j’ai adoré ! La chine me tente j’espère vraiment pouvoir y aller un jour !