La Chine un pays multiple
Comment peut-on décrire la Chine ?
La Chine, plus qu’un pays, est pratiquement un continent à elle toute seule. Plus vaste que l’Europe, une topographie extrême, mais aussi de climats plus variés. Cependant, dans cet article je veux m’intéresser à ceux qui la peuplent.
Je vais faire un petit tour du côté de ses minorités ethniques diverses et variées. Présenter la Chine et sa façon d’appréhender la religion au travers de ses groupes minoritaires.
Enfin, il n’est pas possible de penser la Chine uniquement en termes de pouvoir central, car elle possède 5 régions ayant le statut de « région autonome » avec quelques particularités.
Un pays et une majorité, des peuples, mais des minorités
La Chine c’est une mosaïque de peuples dont le plus important, avec 92 % de sa population, est le peuple Han. Il fait partie de l’ensemble des 56 ethnies officielles chinoises. Les Han ont donc donné leur nom à leur langue HanYu (汉语), le chinois mandarin. Parmi les 55 autres ethnies, on trouve aussi bien des chinois issus de minorités russe ou coréenne que turco-mongols. Cette classification n’est pas le reflet exact de la réalité, mais plutôt une règle administrative qui compartimente le peuple chinois en 56 groupes ethniques. La Chine a toujours été multiethnique, mais la classification en 55 minorités et une majorité Han, de manière administrative n’est effective que depuis l’après-guerre.
Chaque Chinois possède un Hukou (户口), genre de livret de famille sur lequel est mentionnée la filiation ainsi que son groupe ethnique. Ce classement administratif est issu des méthodes utilisées sous l’aire stalinienne pour analyser et recenser chaque sorte de population au sein du pays. Bien que la Chine se revendique pluriculturelle, ce qui est le cas, il est essentiel pour le gouvernement chinois que la nationalité prime aux détriments de la spécificité ethnique.
Il en résulte par conséquent que ce pourcentage minoritaire sert plutôt de folklore visible qui tend à être uniformisé.
La chine, pays multiple par ses religions
Quand on se trouve immergé dans la culture, on sent tout de suite qu’il y a une influence spirituelle dans cette culture. Peut-on parler de religion ?
Tout d’abord, il y a l’influence des grands penseurs tels Laozi, Congzi (Confucius). Ceux-ci font partie de la culture chinoise au même titre que le christianisme fait partie de la culture européenne. Toutefois, ils ne sont pas des dieux comme dans nos religions. Ce sont des penseurs, poètes ou bien philosophes qui par leurs écrits, leurs statuts ont acquis le grade de dieux. Ils peuvent donc être priés dans les cas où l’on parle de confucianisme ou taoïsme comme d’une religion.
La chine fonde sa culture sur sa langue depuis toujours qui elle même a pour origine les arts divinatoires. Arts divinatoires élevés au rang de science par son peuple au point d’en faire une écriture. Autrement dit, sans le percevoir, le spirituel est linguistique. Car l’écriture en caractère chinois a été créée par la divination scapulomantique.
La Chine est pourtant athée à 61 % (sondage de 2015 WIN/Gallup), mais les uses et coutumes montrent qu’aller au temple tout en étant athée n’est pas incompatible pour les Chinois.
Religion originelle
Une autre religion originelle, du même niveau que le confucianisme et le taoïsme qui à progresser en suivant l’évolution de la Chine est le bouddhisme.
Arrivé d’inde au tout début de notre ère, sous la dynastie des Han de l’Est en 2 av. J.-C., il prend son essor sous la dynastie Tang (618-907).
Le bouddhisme tient une place importante dans la culture traditionnelle et a beaucoup influencé le mode de pensée. Il y a encore beaucoup de temples dans toute la Chine et il est fréquent de voir des statues sculptées en hommage à cette divinité. La plus connue étant celle au Sichuan à Leshan. L’athéisme n’empêche pas une fréquentation importante de ces lieux de cultes.
Les dernières arrivées
C’est également sous la dynastie Tang que l’on voit pour la première fois l’arrivée du Christianisme et de l’Islam.
Ces deux religions sont très présentes en Chine. Le christianisme est présent sous toutes ses formes en Chine et totalise environ 70 millions d’adeptes là où l’islam en dénombre 23 millions.
La progression actuelle de ces deux religions pose des problèmes de contrôle pour le Parti en place. Le problème est réglé en mettant à la tête de chaque organisation des personnes choisies par le gouvernement.
Un pays qui propose l’autonomie régionale à ses ethnies ?
La Chine n’est pas réputée comme la plus souple au monde d’un point de vue des libertés, pourtant ce qui nous interpelle, c’est le statut mis en évidence de certaines régions.
5 Régions sont autonomes, auxquelles s’ajoutent 30 départements autonomes et 120 districts.
- L’autonomie qui est accordée par l’état selon sa constitution a pour but de renforcer les liens et le sentiment d’unité nationale en prenant en compte les singularités ethniques. Il y a une flexibilité régionale dans la mesure où le gouvernement laisse de l’autonomie aux décideurs locaux choisis. La souplesse étatique est permise pour des choix sociaux et culturels particuliers. Ceci tant que les principes politiques de l’état, l’unité nationale et la sécurité du pays ne sont pas remis en causes selon la publication officielle « French.China ».
- La liberté totale n’est pas à l’ordre du jour et le statut d’autonomie sert davantage un discours politique d’unité nationale pluriethnique que de véritable fait.
- Toute fois l’état met beaucoup de moyens pour le développement de ces régions afin de les sortir de l’isolement qui est propice aux poussées indépendantistes. Les nouvelles voies de communication facilitent ainsi les brassages et échanges interethniques.
- Certaines zones autonomes restent cependant difficiles d’accès pour les étrangers notamment le Tibet et le Xinjiang (province à forte population musulmane).
Ethnies… mais Chinois avant tout
Quand on pense à la chine on ne s’attend pas à voir des églises ou des masques. On ne croit pas pouvoir rencontrer des Chinois au physique plutôt russe ou turque. On sait la Chine communiste et donc athée pourtant de nombreuses traditions, habitudes, bouddhistes ou autres, sont culturellement ancrées. D’Est en Ouest du Nord au Sud ce pays continent est plus varié qu’on ne l’imagine. Gérer au moyen d’un État fort et présent dans toutes les strates celui-ci impose sa vision de la liberté sous son contrôle. Oui à la Liberté religieuse, la liberté régionale ou la liberté culturelle, mais avec pour priorité l’unité nationale en étant chinois avant tout.